Cet hommage au vivant et à la nature est issu d’un dialogue entre liberté et contrainte, spontanéité et travail de précision. Ainsi des céramiques de Yano : nées d’un papier découpé avec la liberté de l’insouciance, ses pièces finales résultent d’une analyse formelle de détail pour réussir le saut vers la troisième dimension. Du feuillet à la terre, de la découpe au modelage, de la légèreté à la pesanteur, une magie s’opère qui parvient à faire se dresser un volume généreux, à la fois trapu et fragile dans son équilibre étiré, tel un ikebana aérien défiant l’attraction terrestre. Chaque sculpture de Yano procure ce trouble qui paradoxalement nous apaise : il y a un poids mais il s’efface au contact du regard, il y a la matière mais elle est chargée de vide, il y a la forme mais elle parle d’une couleur, il y a une présence mais elle évoque ce qui n’est plus là.